LEXIQUE SECOND SOUFFLE
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À Second Souffle, nous utilisons un nuage de concepts et de notions conséquent. Ces mots sont issus de divers travaux militants, et de recherches en philosophie, en science politique, en sciences de l'éducation, en psychologie, etc. Au sein du réseau, nous sommes nombreux et nombreuses à être convaincu·es qu'une précision dans le langage permet de penser plus justement, mais nous sommes conscient·es de l'absolu nécessité qu'est celle de considérer les limites de cette pratique (tel que le risque de glisser vers de l'intellectualisme, ou de faire vivre des violences symboliques).À savoir : il arrive que nous utilisions certains mots dans un sens légèrement décalés de l'usage commun. En aucun cas l'idée est d'affecter des définitions aux mots pour que cela nous arrange. Le travail d'élaboration de définitions philosophiques consiste à au contraire à atteindre une pertinence dans les mots utilisés, pour qu'ils nous permettent de structurer solidement la pensée. L'exercice est donc de réfléchir aux bornes précises de chaque mot ("Ce mot inclut cela, et pas cela."), et de réfléchir leurs usages de sorte à organiser un système de mots connectés entre eux, et permettant l'analyse des phénomène que nous étudions.
Ainsi, le but de ce lexique est de faciliter l'accès à la culture commune développé au sein du méta-réseau. Ces définitions sont critiquables et dynamiques. N'hésitez-pas à nous faire de vos retours en nous écrivant à secondsouffle@pm.me, ou en vous investissant dans l'espace dédié pour le travail de définitions sur notre plateforme Discord.
A / B / C / D / E / F / G / H / I / J / K / L / M / N / O / P / Q / R / S / T / U / V / W / X / Y / Z |
– A –
Agentivité
L'agentivité est la faculté d'action d'un être ; sa capacité à agir sur le monde, les choses, les êtres, à les transformer ou les influencer. Politiquement, l'agentivité peut être définie comme la capacité d'agir d'une personne ou d'un groupe s'étant libéré·e d'une partie des normes que lui imposent les institutions dominantes.
Voir aussi : aliéner, aliénation ; puissance
Aliéner, Aliénation
Aliéner est l'action de déposséder une personne ou un groupe d'une partie de sa puissance d'agir, et notamment de sa faculté à agir sur le monde, les choses, les êtres, à les transformer ou à les influencer (agentivité).
L'aliénation est l'état d'une personne ou d'un groupe dépossédé d'une partie de son agentivité politique.
L'aliénation est l'état d'une personne ou d'un groupe dépossédé d'une partie de son agentivité politique.
Autodétermination
L'autodétermination est un état où une personne :
- est capable d'identifier ses désirs intrinsèques,
- s’approche au maximum d’un état d’autonomie,
- est capable de comprendre les régulations qui agissent sur elle, de manière isolée ou structurelle, et de résister à des régulations externes qui ne lui conviennent pas,
- est capable de s’autoréguler,
- est capable d’identifier et de composer avec ses dépendances et indépendances.
- est capable d'identifier ses désirs intrinsèques,
- s’approche au maximum d’un état d’autonomie,
- est capable de comprendre les régulations qui agissent sur elle, de manière isolée ou structurelle, et de résister à des régulations externes qui ne lui conviennent pas,
- est capable de s’autoréguler,
- est capable d’identifier et de composer avec ses dépendances et indépendances.
Autonomie
L'autonomie est liée à l’état d'une personne ou d'un groupe à pouvoir décider pour elle·lui. (« Je veux le faire »)
– B –
Bénéfice
Joie tirée d'une cause particulière.
– C –
Care
Care fait référence au soin, au soin mutuel, et l'éthique du care à l'éthique de la sollicitude. Fischer et Tronto suggèrent qu’« au niveau le plus général, [...] le care soit considéré comme une activité générique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre “monde”, en sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Ce monde comprend nos corps, nous-mêmes et notre environnement, tous éléments que nous cherchons à relier en un réseau complexe, en soutien à la vie. »
Voir aussi : vulnérabilité
Consigne
Consigner émet l’idée de mettre en mémoire. Donner une consigne signifie donc donner un conseil à l’ensemble des personnes d’un collectif pour que chacun·e partage cette intention.
Contre-morale
Une contre-morale est une morale contredisant la morale dominante, et qui tente de la supplanter en tant que nouvelle morale de référence pour la société dans laquelle elle opère.
– D –
Danger
Toute source de dommage, de préjudice ou d’effet nocif à l’égard d’une chose ou d’une personne (le vide à proximité si l'on marche sur le bord d'une falaise, le sol dur si l'on court à l'intérieur, etc.) (Définition du Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail)
Dépendance
La dépendance est l’incapacité d'une personne ou d'un groupe à faire seul·e dans un contexte donné. (« J’ai besoin d’aide »)
– E –
Éducation nouvelle
« L'éducation nouvelle est un courant pédagogique qui défend le principe d'une participation active des individus à leur propre formation. Elle déclare que l'apprentissage, avant d'être une accumulation de connaissances, doit être un facteur de progrès global de la personne. Pour cela, il faut partir de ses centres d'intérêt et s'efforcer de susciter l'esprit d'exploration et de coopération : c'est le principe des méthodes actives. Elle prône une éducation globale, accordant une importance égale aux différents domaines éducatifs : intellectuels et artistiques, mais également physiques, manuels et sociaux. L'apprentissage de la vie sociale est considéré comme essentiel. » (Wikipedia)
Voir aussi : éducation populaire
Éducation populaire
Bien qu’il soit impossible de lui appliquer une seule définition, l’éducation populaire est une éducation dont la forme est populaire, et elle est pour Christian Maurel un mouvement historique, social, éducatif, culturel et philosophique, à la racine de toutes les autres formes d'interventions éducatives, sociales, et culturelles. Pour Laurent Besse, elle serait une « action éducative qui prétend toucher principalement les milieux populaires et qui entend agir sur l’individu hors de l'école pour transformer la société ».
Voir aussi : éducation nouvelle
Égalité
L'égalité entend que chaque personne ou groupe doit avoir accès aux mêmes libertés, peu importe sa condition. L'égalité prévoit, pour tous les membres d'une société, les mêmes obligations et les mêmes droits civiques et juridiques Toutefois
Voir aussi : équité
Émancipation
Étymologiquement, l’émancipation veut dire « sortir ou se libérer de la main qui vous tiens, ne plus être plus être tenu par quelque chose ». En d’autres termes, l’émancipation est l’action de se libérer, de s’affranchir d’une autorité ou d’une domination, de se dégager d'une dépendance (physique, morale ou affective), et ce, en dehors des préjugés de l’époque ou de la société. L’émancipation individuelle et collective est ainsi un puissant moteur de transformation sociale.
Voir aussi : autodetermination
Équité
L'équité entend que chaque personne ou groupe a droit au maximum de libertés tant qu’elles sont compatibles avec celles des autres. Ainsi, l’équité considère les inégalités opérant entre les personnes ou les groupes afin de composer avec elles, en donnant des moyens différents en fonction des situations individuelles ou collectives. L'équité assume donc des inégalités de départ pour viser une égalité de résultat.
Voir aussi : égalité
Éthique
L’éthique constitue chez les personnes l’ensemble des valeurs qu’elles ont acquises individuellement par expérimentation, leur permettant notamment d’envisager leur morale de façon critique.
Voir aussi : morale ; contre-morale
Exclusion sociale
L'exclusion sociale est un procédé interdisant à une personne (ou une minorité) l'accès à un espace social. Ce processus peut être volontaire et délibéré, ou involontairement impulsé ou entretenu par un groupe (parfois par ignorance). L'exclusion ne résulte pas forcément d'une règle clairement établie, mais peut survenir par un ensemble d'attitudes, d'aménagements, de fonctionnements, qui peuvent paraitre neutres au premier abord.
– F –
– G –
– H –
Hétéronomie
L’hétéronomie est liée à l’état d'une personne ou d'un groupe à ne pas avoir le pouvoir de décider pour elle·lui. (« Je dois le faire »)
– I –
Inclusion sociale
L'inclusion sociale est un processus qui permet à une personne (ou une minorité) d'évoluer dans un espace social quelles que soient ses particularités (caractéristiques physiques, culturelles, handicaps, différences, etc.). L’inclusion est aussi le résultat de ce processus : il y a inclusion lorsque les personnes sont effectivement incluses. L'effort supplémentaire à déployer pour considérer l'individualité de la personne est pris en charge collectivement tout en préservant tant que possible son identité et son autonomie.
Indépendance
L’indépendance est la capacité d'une personne ou d'un groupe à faire seul·e dans un contexte donné. (« Je sais faire »)
Informer
Informer est l'action de donner des éléments de compréhension à une personne ou à un groupe. L’information préjuge que la personne ou le groupe sera en mesure de se réguler elle·lui-même.
Intégration sociale
L'intégration sociale est un processus qui permet à une personne (ou une minorité) d'évoluer dans un espace social en échange d'un effort. Cet effort peut être :
- un effort de transformation qui peut être lié à un processus d’assimilation, c’est-à-dire qu’une minorité s’intègre dans un groupe plus large seulement si elle adopte les caractéristiques identitaires de ce groupe. La minorité peut donc être amenée à abandonner des attributs, intérêts, fonctionnement individuels qui sont nécessaires à son bien-être.
- un effort de dissimulation, qui peut être lié à l’action d’une personne ne pouvant montrer ses particularités/singularités, sous peine d’être ségrégée ou exclue.
- un effort combinant les deux précédant.
Cet effort d'intégration n'est pas pris en charge par le collectif mais incombe à la personne seule.
- un effort de transformation qui peut être lié à un processus d’assimilation, c’est-à-dire qu’une minorité s’intègre dans un groupe plus large seulement si elle adopte les caractéristiques identitaires de ce groupe. La minorité peut donc être amenée à abandonner des attributs, intérêts, fonctionnement individuels qui sont nécessaires à son bien-être.
- un effort de dissimulation, qui peut être lié à l’action d’une personne ne pouvant montrer ses particularités/singularités, sous peine d’être ségrégée ou exclue.
- un effort combinant les deux précédant.
Cet effort d'intégration n'est pas pris en charge par le collectif mais incombe à la personne seule.
Interdit
L’interdit est une limite définie par la règle, qui engendre une régulation s'il est transgressé par une personne ou un groupe.
– J –
– K –
– L –
Laïcité
La laïcité est un système politico-juridique qui instaure une séparation entre le pouvoir politique et le pouvoir religieux. Elle garantit à la fois la neutralité de l’État et sa non-ingérence dans les affaires religieuses. Pour autant, elle n’interdit pas les relations entre les pouvoirs publics et les autorités religieuses. La loi de 1905 proclame que « la République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte » mais cela ne signifie pas qu’elle les ignore. Au contraire, elle « assure la liberté de conscience » et « garantit le libre exercice des cultes » dans les établissements fermés (casernes, hôpitaux, internats, prisons).
Voir aussi : sécularisation
Libérer, Libérant, Libération
Libérer est l'action de permettre à une personne, un groupe ou une société d'augmenter sa puissance à agir sur le monde.
Libérant est le processus ou le phénomène permettant à une personne, un groupe ou une société de s'affranchir d'une ou de plusieurs aliénations.
La libération est le résultat de ce processus ou phénomène.
Libérant est le processus ou le phénomène permettant à une personne, un groupe ou une société de s'affranchir d'une ou de plusieurs aliénations.
La libération est le résultat de ce processus ou phénomène.
– M –
Mise en échec
La mise en échec est l'absence des conditions minimum (par omission, ignorance, ou intention) pour qu’une personne ou qu’un groupe n’échoue pas dans une expérimentation nouvelle.
Mise en réussite
La mise en réussite est la création des conditions minimum pour qu’une personne ou qu’un groupe n’échoue pas dans une expérimentation nouvelle.
Morale
La morale est l’ensemble des valeurs collectives transmises, jugeant du bien et du mal. Ces valeurs sont toujours liées à des sociétés — patrie, communautés, tribus, familles, etc. — et sont souvent imposées aux membres qui les composent.
Voir aussi : contre-morale ; éthique
– N –
– O –
Oppression
Situation de domination inscrite dans des structures (cultures, mythes, institutions...) dans laquelle un groupe social minorisé subit un tord (discrimination, violence physique ou morale, exploitation...) par un groupe dominant tenant une position privilégiée. Les principales oppressions décrites en sciences humaines et sociales sont le sexisme, le classisme et le racisme, auxquels il convient d'ajouter le validisme et l'âgisme.
Voir aussi : aliéner, aliénation autodetermination
– P –
Préjudice
Conséquence négative résultant d’une confrontation à un danger. Les préjudices peuvent être physique, moraux, affectifs, matériels, psychiques. L’intensité du préjudice est subjectif, il dépend du ressenti de la personne lésée.
Puissance
En philosophie, on parle de puissance pour désigner la force intrinsèque d'une personne ou d'un groupe, et qui, par son déploiement, permet à chacun d’augmenter sa capacité à être et à agir.
Voir aussi : aliéner, aliénation ; agentivité
– Q –
– R –
Règle
La règle est une ligne directrice de conduite, claire et connue. Elle indique ce qui doit ou ne doit pas être fait. Les conséquences liées à une transgression sont clarifiées, et une sanction pourra être appliquée.
Réguler, Régulation
Réguler est l'action d'agir sur des choses ou des personnes de sorte qu’un fonctionnement puisse persister (peu importe ce qu'essaye de faire les personnes ou choses régulées). Il est aussi possible de réguler pour qu'un nouveau fonctionnement soit engagé.
La régulation est un acte visant à modérer, inverser ou contrer un comportement pour garantir la continuité d'un fonctionnement existant ou pour en impulser un nouveau. La régulation préjuge que la personne ou que le groupe n’est pas en mesure de se réguler elle·lui-même, et que ce n’est pas un manque d’informations qui posent le problème.
On parle d'autorégulation dans le cas ou une personne se régule elle même.
On parle de régulation externe lorsque cette dernière découle d'une forme d'influence de tout ou partie de la société, d'un groupe social, d'une institution, etc.
La régulation est un acte visant à modérer, inverser ou contrer un comportement pour garantir la continuité d'un fonctionnement existant ou pour en impulser un nouveau. La régulation préjuge que la personne ou que le groupe n’est pas en mesure de se réguler elle·lui-même, et que ce n’est pas un manque d’informations qui posent le problème.
On parle d'autorégulation dans le cas ou une personne se régule elle même.
On parle de régulation externe lorsque cette dernière découle d'une forme d'influence de tout ou partie de la société, d'un groupe social, d'une institution, etc.
Risque
Probabilité qu’une personne subisse un préjudice ou des effets nocifs en cas d’exposition à un danger (facteurs de risque : sol instable, faible motricité, mauvaise météo, etc.). (Définition du Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail)
Risque résiduel
Risque subsistant après application de mesures pour prévenir de tous préjudices.
– S –
Sécularisation
La sécularisation désigne le processus de perte d’influence de la religion dans une société. La laïcisation est un processus politique, la sécularisation un processus social.
Voir aussi : laïcité
Sécurité
Activité destinée à prévenir un risque. Attention, "sécurité" peut désigner également un état (celui d’être "hors de danger").
Ségrégation sociale
La ségrégation sociale est l’action de créer des espaces sociaux distincs dédiés à des personnes ne partageant pas certaines caractéristiques (âge, race, genre, classe sociale, capacité...). La ségrégation peut ainsi empêcher partiellement – voire totalement – la mixité, ou isoler de manière discriminante des minorités opprimées. Elle se distingue de l'exclusion dans le sens ou un espace social secondaire est aménagé par un pouvoir en place (le ghetto, les écoles, les asiles, les maisons de retraite, la table des sans porcs, les écoles pour filles/garçons, etc.).
- La ségrégation à la majorité se base sur les différences des groupes minoritaires au sein d’un groupe plus large (par exemple, les personnes valides intellectuellement décident comment s’organise la vie des personnes considérées comme folles, et les ségrègent dans des institutions).
- La ségrégation peut se fonder sur la base de caractéristiques arbitraires qui définissent des groupes minoritaires au sein d’un groupe plus large (par exemple, des enfants végétarien·nes à qui l’on demande dans une cantine de manger ensemble sur la même table pour faciliter le service).
- La ségrégation à la majorité se base sur les différences des groupes minoritaires au sein d’un groupe plus large (par exemple, les personnes valides intellectuellement décident comment s’organise la vie des personnes considérées comme folles, et les ségrègent dans des institutions).
- La ségrégation peut se fonder sur la base de caractéristiques arbitraires qui définissent des groupes minoritaires au sein d’un groupe plus large (par exemple, des enfants végétarien·nes à qui l’on demande dans une cantine de manger ensemble sur la même table pour faciliter le service).
– T –
– U –
– V –
Vulnérabilité
Elle est le caractère de ce qui peut être blessé, endommagé, isolé, réduit. Dans la perspective du care et selon Paperman « la vulnérabilité est constitutive des vies humaines. […] Elle n’est pas réservée à certaines catégories de personnes ni à des groupes particuliers. » Toutefois, des personnes ou des groupes peuvent être assigné·es à des vulnérabilités construites par les rapports d’oppression.
Voir aussi : care